L'ablation de la vessie en raison d'un cancer n'est pas une décision facile à prendre. C'est avec l'ensemble de l'équipe et nos collaborateurs oncologues, radiothérapeutes radiologues et pathologistes que nous avons revu le dossier de notre patiente, qui souffre d'un cancer invasif de la vessie. La difficulté était lié à sa morphologie et les autres pathologies qu'elle présentait. Il s'agissait d'une patiente à risque mais nous avons estimé que le bénéfice d'une intervention chirurgicale était supérieur au risque. La patiente étant informée des risque et de la nécessité de faire une dérivation urinaire par un segment d'intestin à la peau a accepté l'intervention et suivi le parcourt de préparation qui comprenait hormis une consultation avec les médecins anesthésistes, un bilan cardiaque complet et des conseils de repos avant l'intervention. Pour améliorer l'accès au site opératoire et limiter les saignements, nous avons opté pour une intervention par coeliochirurgie
L'intervention a commencé par l'accueil au bloc opératoire puis son installation sur la table d'opération.
L'anesthésiste a endormi la patiente et placé plusieurs points de perfusion dont une voie centrale avec des capteurs de pression pour contrôler le système vasculaire. Il n'y a pas eu de péridurale car la patiente était sous anticoagulants.
L'équipe chirurgicale a préparé les instruments de coeliochirurgie et le systéme de téléchirurgie qui comprend une caméra et une colonne de vidéo. Plusieurs accès (4 au total) à la cavité abdominale on été placés. Il s'agit de gaines en plastique qui permettent de placer facilement des instruments et d'avoir une pression de CO2 suffisante pour que la cavité abdominale soit bien gonglée.
Malgré plusieurs interventions préalables, que la patiente avait subit il y a plusieurs année, la vision du site opératoire était de bonne qualité. La cystectomie a pu être réalisée dans de bonnes conditions, en limitant les saignements. L'ensemble vessie et utérus avec les annexes a pu être extrait par le vagin à l'aide d'un sac d'extraction. Après contrôle de l'hémostase, l'uretère gauche de la patiente a pu être préparé et anastomosé (cousu) à un segment d'intestin qui a été mis à la peau. l'interposition d'un segment d'intestin entre l'uretère et la peau est un point important. Ce geste qui s'appelle une stomie de Bricker permet de protéger le rein et permet au patient de changer facilement les poches qui recueillent l'urine. Bien sûr la confection de la dérivation urinaire a nécessité une incision cutanée sous l'ombilic mais celle ci était limitée et sera probablement moins douloureuse.
La patiente a été réveillée sans difficulté et emmenée en unité de soins intensif pour 24 h. Elle rejoindra le service prochainement pour que nous puissions surveiller son rétablissement.